Travailler au froid, comment prévenir les risques ?
Travailler au froid, comment prévenir les risques ?
De nombreuses situations professionnelles exposent les salariés au froid naturel ou artificiel : entrepôts frigorifiques, chambres froides, travaux en extérieur… Cette exposition directe au froid présente des risques pour la santé et favorise la survenue d’accidents. A ce jour, la législation ne fixe pas de seuil de température limite, toutefois la vigilance s’impose dès que la température est inférieure à 5°C.
- Quels sont les risques du travail au froid ?
Le froid peut avoir des répercussions sur la qualité du travail (fatigue accrue, perte de dextérité) et provoquer directement ou indirectement des accidents comme des glissades, des chutes… Les effets sur la santé peuvent concerner le corps dans son ensemble ou seulement les parties exposées, allant de simples engourdissements jusqu’aux gerçures et engelures. Le risque encouru le plus sérieux est l’hypothermie qui survient lorsque l’individu ne parvient plus à réguler sa température interne.
Ses conséquences peuvent être dramatiques : des troubles de la conscience, le coma, voire le décès. Le travail au froid augmente également les risques de troubles musculo-squelettiques.
- Quelles mesures de prévention adopter ?
L’évaluation des risques constitue la première étape de la démarche de prévention. Il faut agir sur la conception, l’aménagement des postes et les situations de travail.
Agir sur l’organisation du travail des salariés
- Mettre à leur disposition des locaux chauffés (et non surchauffés) leur permettant de se réchauffer, de faire sécher leurs vêtements et équipements, de stocker des vêtements de rechange et leur offrir la possibilité de consommer
des boissons chaudes. - Isoler les surfaces métalliques. - Choisir des matériaux pour les sols permettant de limiter le risque de glissade. - Apposer une signalétique : «Entrée dans une zone de froid extrême, contact possible avec des surfaces froides,
glissantes (...)». Un panneau d’avertissement «Basse température» est prévu par la réglementation. - Eviter ou limiter le temps d’exposition au froid. - Planifier les activités en extérieur en fonction des conditions et prévisions météorologiques. - Prévoir des pauses adaptées et des temps de récupération supplémentaires après des expositions au froid. - Porter une attention particulière aux salariés isolés et prévoir des dispositifs individuels d’alarme. - Limiter le travail intense, le port de charges répétitif et proposer des aides à la manutention manuelle.
Choisir les équipements de protection individuelle
- Protéger la tête et les mains, fermer les vestes au niveau du cou, des poignets et de la taille. - Pour un isolement efficace, prévoir 3 couches de vêtements : sous-vêtements isolants, pull/pantalon en laine et
parka isotherme. - Choisir des vêtements assurant le meilleur compromis entre le niveau de protection et les exigences de la tâche à
effectuer. - Choisir les matériaux de vêtements de protection offrant le meilleur isolement vestimentaire, et imperméables pour
les travaux par temps de pluie ou de neige. - Prévoir des chaussures antidérapantes pourvues d’une bonne isolation thermique.
Informer et former
- Informer les travailleurs y compris les nouveaux embauchés et les intervenants extérieurs sur les risques liés au
travail en environnement froid. - Mettre en place des formations adaptées. - Compléter, si besoin, la formation des sauveteurs secouristes du travail.
- Quel est le rôle du médecin du travail ?
Il doit donner son avis sur les mesures envisagées par l’employeur pour assurer la protection des travailleurs contre le froid. Dans le cadre de son rôle de conseiller, il peut préconiser des mesures collectives pour prévenir les risques d’exposition au froid et proposer des mesures individuelles selon l’état de santé du salarié (adaptation de poste, mutation...).