Bien vieillir au travail, tout le monde y gagne !

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Bien vieillir au travail, tout le monde y gagne !

Le maintien dans l’emploi des salariés dits «âgés» est devenu, en quelques décennies, un impératif pour répondre au vieillissement de la population française. En effet, plusieurs facteurs se sont conjugués : allongement de l’espérance de vie, recul de l’âge de départ à la retraite, déséquilibre entre actifs jeunes et actifs vieillissants plus nombreux. Il est donc primordial que les entreprises permettent à leurs salariés de mieux vieillir en travaillant dans de bonnes conditions pour assurer leur maintien dans l’emploi et allonger ainsi la durée de leur vie professionnelle.

  • Valeurs ajoutées des seniors en entreprise

Le contexte économique, l’évolution du monde du travail et les possibilités de formation ou de changement d’orientation professionnelle sont autant de facteurs qui ont entraîné les seniors d’aujourd’hui à occuper plusieurs postes et à changer d’entreprises au cours de leur carrière.

Cette capacité d’adaptation est un réel atout pour une entreprise.

 

Autre atout majeur : l’expertise acquise de leur métier au fil des ans et des évolutions techniques et technologiques. Ils sont aptes à transmettre leurs savoirs et savoir-faire à la nouvelle génération en partageant leur expérience sur le terrain. Attention, en cas de départ massif, l’entreprise pourra être confrontée à un «trou de compétences» empêchant la transmission de cette expérience et la privant de cette coopération intergénérationnelle précieuse.

 

Enfin, ces salariés sont plus stables, consciencieux, autonomes et fidèles à leur entreprise.

 

  • Facteurs d’usure professionnelle

La façon de vieillir dépend de l’environnement dans lequel évolue la personne. En règle générale les capacités fonctionnelles évoluent de façon modérée entre 20 et 65 ans. En revanche, la capacité de récupération diminue progressivement.

 

Outre la vie socio-économique, les situations et conditions de travail qui ne sont pas adaptées agissent sur l’état de santé du salarié et, de fait, peuvent révéler des déficits précoces, accélérer ou amplifier les mécanismes du vieillissement par un déficit de la résistance physique et/ou mentale.

 

Les contraintes temporelles telles que les rythmes imposés ou rapides (travail à la chaîne...) pénalisent le salarié plus âgé qui n’a pas de marge de manoeuvre pour adapter ses capacités physiques et organisationnelles.

 

Les contraintes physiques (manutention de charges lourdes, postures pénibles...) pèsent directement sur l’état physique du salarié âgé.

 

Les horaires atypiques (3x8, travail de nuit...) apportent une contrainte supplémentaire au rythme de vie et à la qualité du sommeil qui décroît avec l’âge impactant ainsi le niveau de vigilance.

 

Les changements dans le travail dus à une nouvelle technologie ou organisation, s’ils ne sont pas ou mal accompagnés, peuvent être mal vécus.

 

Les contraintes liées à l’environnement de travail dès lors qu’elles sont cumulées, peuvent également être impactantes : exposition aux ambiances thermiques extrêmes, au bruit, aux UV, CMR, rayonnements ionisants ou non, aux contaminations biologiques et à une insuffisance des installations d’hygiène.

 

  • Agir en prévention
  1. Alléger le travail physique en réduisant, voire en supprimant les tâches les plus difficiles.
  2. Optimiser l’organisation en proposant des rythmes et des horaires adaptés, en laissant une marge de manoeuvre, en favorisant la continuité des tâches et en évitant de les multiplier.
  3. Adapter l’environnement de travail en portant une attention particulière à la protection de l’audition et de la vue et en adaptant le poste de travail.
  4. Développer les compétences en proposant des formations en lien avec le poste et des méthodes pédagogiques adaptées.
  • Plan de prévention du vieillissement prématuré

Pour rappel, la loi n°2008-1330 du 17/12/08 instaure pour les entreprises de plus de 50 salariés ou appartenant à un groupe d’au moins 50 salariés d’être couvertes par un accord d’entreprise ou de groupe, ou à défaut par un plan d’action relatif à l’emploi des salariés âgés. La direction de l’entreprise doit s’impliquer dans l’élaboration de ce plan et former une équipe réunissant ses représentants, ceux du personnel, le chargé de sécurité ainsi que le médecin du travail qui connaît cette problématique et pourra apporter ses conseils en matière de prévention des risques professionnels.

 

Cette équipe devra :

  1. Identifier les contraintes générant un vieillissement prématuré des salariés.
  2. Classer les risques liés aux contraintes identifiées.
  3. Rédiger et mettre en place le plan d’action.

 

Source: INRS (En savoir plus : doc réf. ED6097 )